Hermès, dieu grec aux multiples attributs, fascine depuis sa naissance sur le mont Cyllène. Protecteur des voyageurs, des commerçants et des voleurs, il est également le messager des dieux. Ses symboles, le caducée et les sandales ailées, sont bien connus. Père de nombreux enfants divins, son culte s’étendait à travers toute la Grèce antique, célébrant son esprit rusé et bienveillant.
Naissance d’Hermès
Hermès était le fils de Zeus et de Maïa, une des sept Pléiades. Maïa habitait sur le mont Kyllini (Cyllene), en Arcadie. C’est là que Zeus l’a visitée une nuit, alors que Héra dormait, et de leur union est né Hermès, le plus ingénieux des dieux.
Hermès, les dieux et les héros
Hermès s’activait dans le ciel où se trouvait la demeure des dieux, sur terre où habitaient les hommes et aussi dans le monde chtonien (le royaume des ténèbres sous la terre). Le dieu était investi d’une multitude de rôles grâce à son intelligence exceptionnelle. Il était toujours de bonne humeur et avait une certaine flexibilité vis-à-vis des questions morales. Il était bien estimé tant par les dieux que par les hommes.
Hermès était avant tout le messager des dieux de l’Olympe. Il servait d’intermédiaire entre les divinités d’Olympe et les humains. Son père Zeus recourait à ses services dans des cas extrêmes, surtout quand il cherchait à échapper à la fureur d’Héra.
Homère décrit l’intervention d’Hermès auprès de la Nymphe Calypso, afin de libérer Ulysse de sa capture. Ses missions terminées, Hermès retournait sur l’Olympe où il amusait les dieux avec ses fourberies et son insolence.
Après sa première sortie de la grotte où il est né, Hermès a vu une tortue. Avec sa carapace, il a confectionné une lyre qu’il a offerte à Apollon dans son sanctuaire à Delphes. Ce geste a apaisé sa colère contre Hermès, qui lui avait volé cinquante vaches de son bétail.
Hermès a accompagné Héraclès en enfer, quand ce dernier est descendu pour ramener l’âme d’Alceste, sa femme. Il a aussi aidé Persée à mener à bout son exploit difficile, c’est-à-dire tuer la Méduse et porter sa tête à Athéna. En signe de reconnaissance, Persée a offert à Hermès un casque qui rendait invisible celui qui le portait.
Les enfants d’Hermès
L’Hymne homérique mentionne qu’Hermès était le père de Pan, qu’il avait eu avec la Nymphe Driope. Quand la mère a vu le nouveau-né portant une barbe et ayant des pieds de bouc et des cornes, terrorisée, elle a disparu. Hermès, rempli de joie, a porté son fils à la demeure des dieux.
Un autre fils qu’Hermès avait eu avec une autre Nymphe était Daphnis, un beau berger à qui Pan a enseigné la musique et l’art de jouer de la flûte.
Les attributions d’Hermès
Les attributions d’Hermès sont nombreuses. Dieu du vol et du mensonge, patron des orateurs et des commerçants, inventeur des poids et mesures, des premiers instruments musicaux, et dieu berger.
Hermès était conducteur des âmes. Il accompagnait les âmes des défunts, en tenant une baguette d’or (Hermès psychopompos). En tant que dieu qui voyage, il était le dieu du commerce (Hermès Agoraios, de l’Agora). Son effigie était dressée dans les Agoras de plusieurs villes.
Dans l’imagination des Grecs, Hermès était représenté comme un coureur inlassable. Il incarnait l’idéal des éphèbes en Grèce dans les gymnases. Le dieu transmettait et traduisait aux hommes les volontés de Zeus. Il avait donc le charisme de l’expression claire et convaincante.
Les symboles d’Hermès, dieu aux multiples rôles
Afin de désigner son rôle de messager, Hermès avait comme attribut le caducée (kerykeion en grec). Il était constitué d’une baguette entourée de deux serpents entrelacés et surmontés de deux courtes ailes (symbole du commerce et des médecins). La baguette était un symbole de paix. Avec celle-ci, Hermès faisait s’endormir et réveillait les hommes, accompagnait les âmes des morts et transformait en or tout ce qu’il touchait.
Le pétase (petasos en grec) était un chapeau à larges bords qui abritait de la pluie et du soleil. Les sandales ailées aidaient Hermès à s’envoler et à se déplacer rapidement. Hermès tenait parfois une épée, une faucille, mais surtout une sacoche en cuir.
Hermès, le dieu des rues
Le dieu Hermès offrait sa protection à tous ceux qui circulaient dans les rues et les sentiers, aux migrants et aux chasseurs. Il indiquait la bonne direction avec les Hermès. Les Hermès étaient des stèles posées dans les grandes rues de la campagne, aux carrefours et sur les ponts. Hipparque, le fils de Pisistrate, avait fait construire des stèles hermaïques dans les rues d’Athènes, indiquant le début et la fin de chaque rue ou d’un sanctuaire.
Les Hermès étaient des stèles à quatre côtés portant la tête d’Hermès sur leur sommet. Presque toujours, sur un des côtés, il y avait un phallus. Les autres côtés portaient des indications sur les distances et parfois des dictons. On a trouvé des stèles hermaïques, non seulement dans les rues des villes, mais aussi aux portes des villes, aux entrées des périboles des maisons, sur les places des Agoras, aux gymnases, aux palestres, aux bibliothèques, parfois même sur des tombes. Vous pouvez d’ailleurs en admirer encore aujourd’hui au Stade Panathénaïque à Athènes, ou au Musée archéologique d’Athènes.
Le culte d’Hermès
Le culte d’Hermès était très répandu, surtout dans les classes populaires. Pendant la fête des Anthestéries (fête des fleurs), les gens offraient devant les stèles hermaïques des fruits, des légumes bouillis ou bien des gâteaux. Pendant les fêtes des Hermaia, la jeunesse participait aussi à des compétitions athlétiques (gymnopédies) et à des courses aux flambeaux.
Les fêtes des Hermaia, selon les témoignages des auteurs anciens, avaient lieu à Athènes, à Salamine, à Tanagra, à Pheneos, à Kyllini en Arcadie, à Argos, à Délos et en Crète.
Où trouver (ou pas) des vestiges dédiés à Hermès ?
Le sanctuaire le plus célèbre dédié à Hermès se trouvait sur le mont Cyllene, lieu de sa naissance.
La célèbre statue d’Hermès, œuvre de Praxitèle, conservée jusqu’à nos jours, se trouvait à Olympie, dans le Temple d’Héra. La statue représente un adolescent idéalisé. Le dieu tient de son bras droit Dionysos-enfant et l’on suppose que de sa main gauche, il tenait une grappe de raisin.
La statue d’Hermès où le dieu est représenté en train d’attacher ses sandales est exposée au Musée du Louvre et serait quant à elle attribuée au sculpteur Lysippe.
D’autres statues du dieu se trouvaient aussi à Argos, à Sparte, à Corinthe, à Sicyone et à Phères.
À Athènes, Cécrops, premier roi légendaire de la ville, avait placé une statue d’Hermès dans le Temple d’Athéna Polias (Athéna de la ville, de la « polis »). Ainsi qu’une autre statue, d’Hermès Agoraios celle-ci, était dressée près de la stoa Poikile, dans l’Agora d’Athènes.
Puisque dans les premiers temps, Hermès était surtout le dieu des bergers, tous les animaux domestiques presque lui étaient dédiés. Le coquelicot, la myrte et l’olivier enfin, étaient par excellence des plantes symboles d’Hermès.
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Céline P.
