Le coing : un trésor méditerranéen au cœur des traditions grecques

Le coing en Grèce - recette - un trésor de Méditerrannée
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Il n’est pas le plus populaire des fruits de l’automne. Dur à éplucher, légèrement âcre, difficile à consommer cru… Pourtant, le coing est un fruit aux propriétés multiples, très bénéfique pour notre organisme et délicieux quand on sait l’apprivoiser ! La cuisine traditionnelle grecque nous offre de nombreuses préparations. Elles exaltent le parfum unique du coing, en version salée ou sucrée. Découvrez les bienfaits du coing au cœur des traditions grecques !

Le cognassier, origine et mythes

Le coing est le fruit du cognassier, arbre originaire du pourtour de la mer Caspienne, du Caucase jusqu’en Iran. Cet arbre, de la même famille que le pommier ou le poirier, se cultive dès le 4ème millénaire avant notre ère. A l’époque romaine, ses fruits étaient très prisés. Notamment les coings de la Canée, ville du nord-ouest de La Crète que les Grecs anciens appelaient Cydonia. C’est de ce nom que vient le nom grec du coing (kydoni, κυδώνι en grec) mais aussi son nom botanique Cydonia Vulgaris.

Il semblerait que le fruit offert à Pâris par Aphrodite déclenchant ainsi la guerre de Troie, était un coing, une « pomme de Kydonia ». Pas étonnant quand on sait que, chez les grecs anciens, on offrait des coings lors des mariages. En effet, on pensait que ce fruit avait été apporté d’Orient par Aphrodite, déesse de l’amour, elle-même !

Le cognassier et son fruit le coing en Grèce
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Mais pourquoi les coings de la Canée sont-ils meilleurs ?

Les coings, même cueillis à maturité, conservent un goût acide et âcre. Par ailleurs, leur chair est dure, c’est la raison pour laquelle ils sont rarement consommés crus. C’est justement pour qu’ils soient moins durs et astringents, qu’on laissait les coings exposés au gel dans les régions froides de l’Europe. Mais les étés chauds et prolongés de la Méditerranée rendaient les « pommes de Kydonia » plus sucrées, on pouvait alors les consommer crus.

Autre information étonnante : le mot marmelade, provient du coing ! En effet, le mot portugais « marmelo » signifie coing. Les premières mentions du mot marmelada, au début du 16ème siècle, font donc référence à de la confiture de coing. Mais comme ces sacrés grecs ne sont jamais très loin, marmelo est une déformation du mot latin melimelum, venant du grec mélimélon (μελίμηλον, pomme de miel). Et, dans ce cas encore, la pomme n’est autre que la fameuse pomme de Kydonia, donc le coing !

Le coing, un cadeau pour notre santé

Manger des coings est une excellente chose pour notre organisme. Ils contiennent en grande quantité du potassium, du phosphore, des vitamines B et C et des polyphénols. Les tanins présents dans ce fruit lui confèrent son goût âcre. Le coing est pauvre en sucre et riche en fibres. La pectine, substance contenue en grande quantité, crée une protection pour notre intestin. Il a des propriétés antidiarrhéiques, il aide à faire baisser cholestérol et glycémie. Toutefois, il faut faire attention : souvent, pour en compenser l’acidité, nous avons tendance à trop sucrer les préparations aux coings et inverser ainsi ses effets bénéfiques !

Usages du coing en cuisine grecque

En Grèce, les coings sont récoltés en automne, d’octobre à décembre. Ils sont appréciés pour leur parfum puissant et original. Comme un peu partout en Europe, en Grèce, on les prépare souvent en gelée ou en pâte de fruit. Mais pas seulement : le coing est à la base de plusieurs spécialités locales, sucrées ou salées dans la cuisine grecque.

le coing dans la cuisine grecque
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Le « sofigado » est une spécialité de l’île de Lefkada faite avec du bœuf et des coings coupés en tranches et cuits dans la sauce aigre-douce de la viande. Les grecs d’Istanbul préparent des coings farcis à la viande d’agneau, aux épices et aux pignons de pin. Dans le nord de la Grèce, on marie les coings avec des pruneaux pour accompagner des ragoûts de porc ou de poulet. Parfois, on combine coings et poireaux dans un plat étonnant !

Côté sucré, le « glyko tou koutaliou kydoni», c’est du coing râpé avec une grosse râpe, puis confit dans le sucre, avec des amandes. Il est souvent servi tel quel mais il est succulent sur du yaourt grec épais. La version la plus populaire pour préparer le coing est de le faire cuire au four avec des aromates et du sucre. Cette cuisson préserve le goût unique de ce fruit. Je vous donne ci-dessous ma recette de coings au four.

La recette : Coings en papillote au miel et aux épices

Recette de coing au four au miel et aux épices, cuisine grecque

Ingrédients / pour 4 personnes
  • 2 beaux coings
  • 2 cuillères à soupe de sucre roux
  • 1 cuillère à soupe de miel
  • 1 cuillère à café rase de cannelle
  • 2 petits bâtons de cannelle
  • Jus d’un demi-citron

  • Laver les coings pour enlever le
    duvet qui les enveloppe.

  • Sans les éplucher, les couper en 8, puis enlever la partie dure du milieu ainsi que les pépins. Les arroser avec le jus de citron et mélanger pour les en enrober complètement.

  • Poser les quartiers de coing sur une grande feuille de papier sulfurisé. Saupoudrer de sucre, de cannelle, mélanger. Mettre entre les quartiers les bâtons de cannelle, puis verser le miel un peu partout sur les fruits.

Bien refermer la papillote en veillant que le jus produit pendant la cuisson reste emprisonné dans le papier sulfurisé. Enfourner pendant 45 minutes à four préchauffé à 200°C. Vérifier si les coings sont bien cuits en enfonçant la pointe d’un couteau. S’ils restent fermes, mélanger et enfourner pour 15 minutes de plus. Les laisser refroidir complètement avant de les servir avec du yaourt grec.

Evi P.

Grâce à Evi, nous en savons plus sur l’histoire qui entoure ce fruit et l’usage du coing dans la cuisine grecque.

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Livre « La cuisine grecque d’Evi » © Evi S., Sophie B. et Laure M.

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