Metsovo, une ville grecque en pleine montagne où l’artisanat est roi

Le fromage fumé de Metsovo
Le metsovone, le fromage fumé typique de Metsovo

Il faut s’imaginer les temps anciens difficiles. Pour traverser la Pinde, cette montagne abrupte, peu de passages possibles. Le plus emprunté est le col de Katara (la Malédiction). Son nom en dit long sur les dangers encourus. Metsovo se trouve sur cette route, qui relie la Thessalie et l’Epire, au milieu de cette montagne qui sépare les deux régions, à 1100m d’altitude.

Metsovo, une ville dans une région d’élevage célèbre pour ses fromages

Lieu de passage et de repos obligé des caravanes de voyageurs et de marchands, Metsovo a bénéficié de privilèges particuliers. Au 18ème siècle, ses habitants étaient exonérés de l’impôt sur la possession de bêtes. Cela a contribué au développement exceptionnel de l’élevage. C’est ainsi qu’a commencé la longue tradition de production de fromages.

Aujourd’hui plusieurs fromageries fonctionnent à Metsovo. On peut visiter celle de la fondation Tositsas et déguster ses fameux fromages. Fondée en 1958, la fromagerie a appliqué et adapté les méthodes d’affinage italiennes. Des jeunes descendants de familles de fromagers ont été envoyés aux frais de la fondation en Italie pour y étudier cet art.

Sur la place centrale de Metsovo, on peut encore voir des “tsélingas”. Ce sont des riches bergers en tenue traditionnelle et avec l’indispensable bâton de berger sculpté. Une image d’un autre temps, touristique certes mais révélatrice de la vraie nature de ces villageois. En effet, les Metsovites appartiennent à la population des Valaches, bergers nomades. Parlant une langue latine, ils transhumaient avec troupeau et famille entre les montagnes d’Epire, de Macédoine et la plaine de Thessalie.

Metsovo, un village en pleine montagne en grèce

© Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

Metsovo, une destination culinaire hors des sentiers battus

Tout d’abord, Metsovo est la destination idéale pour les amateurs de viande. Dans les tavernes on peut déguster des spécialités locales, très carnées. Le kondosouvli (viande cuite à la broche) par exemple, ou bien l’agneau aux oignons blancs ou à la chicorée. Enfin pour les plus téméraires la soupe de chèvre (gida vrasti), plat typique des hautes montagnes.

Par ailleurs, les végétariens pourront se régaler de ces “pittas” qu’on prépare si bien en Epire. Des classiques tyropitta, prassopitta (aux poireaux), kréatopitta (à la viande), aux typiques galatopitta (sucrée au lait), lachanopitta (au choux), aux carrément dépaysantes rien que par leur noms bourani, pizroutz, pispilita, koulatsi, kassiata….

L’abondance de lait mais aussi la proximité de la plaine de Thessalie ont approvisionné la région en céréales. Cela a favorisé la création d’une grande tradition dans la fabrication artisanale de pâtes alimentaires. On y trouve les chylopittes (pâtes courtes et plates, souvent carrées), trahanas (sorte de grosse semoule consommée en bouillie avec du fromage râpé et des croûtons) doux ou acide selon le lait qu’on utilise, kritharaki (petites pâtes en forme de grain d’orge).

Pour savoir comment préparer les Chylopittes, découvrez une excellente recette de Chylopittes au metsovone.

Metsovo et son artisanat bienfaiteur

Mais l’artisanat Metsovite ne s’arrête pas aux pâtes. Orfèvres, sculpteurs sur bois, tailleurs de pierre, tisserands, fourreurs, tonneliers ont fait autrefois la richesse de ce village. A la suite de catastrophes ou poussés par la prospérité de leur commerce, plusieurs habitants du village se sont installés à l’étranger et certains d’entre eux y ont fait fortune. Ces expatriés ont souvent aidé leurs compatriotes créant une longue liste de bienfaiteurs Metsovites. Ils sont à l’origine de l’organisation de la production de fromages, mais également au retour de la viticulture dans la région.  Au domaine de Katogi-Strifilia, on peut déguster les bons vins de ces vignobles de montagne, de cépages locaux ou français.

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Merci à Evi Siougari-Parmantier de partager avec nous son amour des îles grecques et de nous avoir écrit cet article. Evi et Marc, son mari, ont un gîte au cœur d’une oliveraie bio dans le Péloponnèse. Un paradis pour tous ceux qui veulent passer des vacances nature en Grèce. Et pour en savoir plus, c’est par ici.

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