Lorsque vous parcourez Athènes, les alentours de la place Monastiraki ou la Grèce de manière générale, vous rencontrerez bien souvent de jolis et symboliques yeux bleus. On peut les apercevoir un peu partout : accrochés dans les voitures, les magasins, les maisons, en bijoux. Ces symboles sont aussi appelés œil bleu, œil grec ou matiasma en grec. Mais d’où viennent-ils ? Quelle est leur utilité ? Quelle est leur origine ? Comment sont-ils devenus si populaires à Athènes et en Grèce?
Cet article nous a été proposé par Maël. Il tient un blog où il nous parle de l’œil grec. Cet œil bleu de la Grèce, si joli et tellement symbolique… Maël vous en dit plus.
Le rôle et la signification de l’œil bleu
Tout d’abord, abordons un point essentiel de cette tradition : le rôle de l’œil bleu !
Le symbole de l’œil bleu puise sa force dans la croyance du “mauvais œil”. Le mauvais œil est une malédiction. Il est généralement jeté par une personne envieuse. Il a pour conséquence d’exposer la personne visée à de multiples mésaventures. Cette croyance connaît de nombreux adeptes dans tout le bassin méditerranéen et est encore très vivace aujourd’hui, y compris parmi les personnes jeunes. En partie grâce à l’influence de l’ancien Empire Ottoman qui fut un des premiers pays à populariser la croyance du mauvais œil.
Les peuples méditerranéens adoptèrent donc des mesures de protection pour repousser le mal. Ils eurent recours à des talismans appelé matiasma en Grèce, œil bleu ou encore Nazar Boncuk en Turquie. Ils étaient utilisés de manière préventive. Car dans la plupart des cas , quand le “mauvais œil” est lancé, la personne visée ne peut avoir conscience du mal qui lui est souhaité.
Le talisman traditionnel, l’œil grec, est composé d’un disque de verre en forme de goutte. A l’intérieur, quatre cercles concentriques vont du bleu foncé au noir, en passant par le blanc et le bleu clair.
Ce symbole se trouve généralement suspendu en guise de protection au-dessus des portes d’entrée, sur les murs des maisons, ou bien dans les voitures. Si le talisman se brise, alors cela signifie qu’il a «repoussé le mal». Il faut dans ce cas rapidement le remplacer sous peine de s’exposer à une nouvelle malédiction.
La création du talisman
L’œil bleu a été officialisé comme talisman durant le déclin l’Empire ottoman au XVIIIème siècle. Ce sont les premiers artisans verriers arabes installés dans la ville d’Izmir en Turquie actuelle, qui voient leurs arts perdre de leur popularité en Anatolie. Ils décident alors de créer un talisman de verre en forme d’œil qui incarnerait la légende du mauvais œil. C’est un véritable succès et ce symbole s’intègre peu à peu dans les mœurs et la culture de nombreux pays du bassin méditerranéen.
Naissance de l’ œil grec, les bijoutiers athéniens perfectionnent le talisman
Même s’il a été créé en Turquie, c’est à Athènes après la guerre d’indépendance contre l’Empire Ottoman que le style fut perfectionné. En effet, peu après 1832, certains des artisans verriers exilés se seraient réfugiés dans l’ancien quartier d’Athènes nommé Plaka. Ils auraient alors appris les bases de la création de l’amulette œil bleu aux Athéniens.
Les Grecs entrèrent alors dans une période de paix prospère. Le talisman s’adapta peu à peu au changement de peuple et d’époque en devenant un bijou esthétique et un symbole de protection. Les artisans verriers athéniens ont remanié peu à peu le design.
L’œil grec sous sa forme actuelle est apparu pour la première fois en tant que pendentif rudimentaire. Ces pendentifs étaient créés en enroulant des fils de pêche autour des talismans. En voyant la popularité de cette pratique, les bijoutiers d’Athènes ont eu l’idée de créer des pendentifs plus travaillés. Ce fut un énorme succès dans toute la Méditerranée. On raconte même que les 27 femmes du sultan Ottoman Abdülmecid 1er succombèrent au charme du bijou athénien malgré les relations tendues avec la Grèce.
Fort de ce succès, de nombreuses variantes du bijou œil bleu sont nées. Des boucles d’oreilles, des bagues, des bracelets ainsi que le fameux collier œil bleu. Les femmes grecques se sont mis à porter ces bijoux combinant à la fois une dimension esthétique et un pouvoir de protection.
L’ œil grec aujourd’hui
En Grèce, le matiasma ou œil bleu est encore très populaire. Il est ancré dans la tradition du pays et on le retrouve partout pour se protéger du mauvais œil. Sa popularité a dépassé les frontières grecques dans les années 1960-70. L’attrait pour la culture grecque a incité de nombreux créateurs et créatrices européens à intégrer des modèles inspirés des bijoux grecs dans leurs collections.
Cette intégration a alors permis à l’œil bleu d’Athènes de se populariser dans le monde de la mode. À tel point que lors de la fashion-week de Paris en 2018, la joaillière Française Ariane Chaumeil en collaboration avec le célèbre créateur de mode athénien Paris Valtadoros a décidé d’intégrer l’œil grec dans sa collection.
Plus qu’un talisman protecteur, l’œil bleu ou œil grec est aujourd’hui un accessoire tendance, culturel et traditionnel grâce au remaniement des artisans athéniens. C’est pourquoi il est si populaire à Athènes et dans toute la Grèce. Il plait beaucoup aux touristes de passage. C’est un cadeau facile et peu onéreux à rapporter d’Athènes ou à commander sur Alpha Omega ou sur Amazon par exemple.
Article écrit par Maël qui tient un blog parlant de l’œil grec
Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre article Superstitions, coutumes et traditions grecques.
Et si vous projetez de venir visiter Athènes, nous avons confectionné un petit guide gratuit Athènes pratique qui regroupe tous nos conseils et bons plans pour visiter la capitale grecque.
Luc pierre besse
ou puis-je trouver un œil bleu autantique.
Merci
Laure
Bonjour,
Si vous êtes en Grèce, vous pourrez en trouver dans les magasins de souvenirs.
Laure
Paquette francine
Combien peux coûter en Grèce le pendatif ?
sophie
entre 5€ et 10€. Certains modèles sont plus élaborés que d’autres !
Kara
A commander sur internet plutôt que citer une multinationale. Je pense notamment à des artisans où l’on trouve de jolies créations
Neo
Je pensais aussi pareillement, cependant connaissez-vous des petits artisans de la capitale grecques qui vendent leurs créations en ligne ? Si oui, je suis preneur !
sophie
Malheureusement, nous n’en trouvons pas. Nous en cherchons activement également en ce moment.
Sophie
Fernandez
Si vous trouvez une boutique grecque en ligne je suis preneuse
Laure
On cherche… on cherche…