Le quartier de la Céramique se trouvait à l’extrémité Nord-Ouest de la ville d’Athènes, dans le dème des Kéramées. Il doit son nom à l’art de la céramique et à Kéramos, protecteur des céramistes, fils de Dionysos et d’Ariane, selon Pausanias (2ème s.ap.J.C.).
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Une situation idéale
Le quartier de la Céramique s’étendait de l’Agora jusqu’à la colline de la Pnyx. Situé à l’extérieur du rempart archaïque de la ville, il était traversé par la rivière de l’Éridanos. Dans ce secteur il y avait deux portes principales permettant l’accès à la ville : le Dipylon au N.E. (à g.) et la Porte Sacrée au S.O. (à dr.). Ces deux voies importantes traversaient le site d’Est en Ouest. La première la Voie Sacrée menée à l’entrée du sanctuaire et la seconde menait à l’Académie.
Après les guerres victorieuses contre les Perses, Athènes détruite fut fortifiée en 478 av.J.C. à l’initiative de Thémistocle. Le dème des Kéramées fut alors divisé en deux parties:
- le Céramique intérieur, inclus dans le réseau urbain de la ville
- et le Céramique extérieur où se situait le cimetière officiel de la ville.
Aujourd’hui, il occupe une superficie de 45.000 mètres carrés et il est bordé par les rues Ermou, Piréos, Salaminas et par l’église d’Haghia Triada.

Le Dipylon, entrée principale de la ville d’Athènes
Le Dipylon ou Porte de Thria était l’entrée principale de la ville d’Athènes, la plus monumentale du mur de Thémistocle. Son nom, le Dipylon ou Porte Dipyle, indique la double porte. Deux portes jumelles (d’où le nom de la porte) fermaient le Dipylon du côté de la campagne et du côté de la ville. Deux tours carrées étaient construites à l’endroit où le rempart était interrompu par la porte. Le Dipylon était l’une des plus grandes portes de l’Antiquité, ayant une superficie de 1.800 mètres carrés.
En passant le portail, le visiteur se trouvait devant l’autel circulaire de Zeus Herkeios (protecteur de la ville), Hermès (protecteur des portes) et Akamas (un des héros éponymes d’Athènes). Au Nord de l’autel, une fontaine alimentait en eau les habitants et rafraichissait les voyageurs.
La porte du Dipylon a servi de grand piège pour les assaillants. Vers 200 av.J.C., elle protégea Athènes de l’attaque des Macédoniens, sous Philippe V. La porte fut détruite par les Hérules, en 267 ap.J.C..

La Porte Sacrée, entrée au sanctuaire
La Porte Sacrée fut percée à une distance d’à peine 60m, au Sud du Dipylon. Comme son nom l’indique, à travers elle, passait la Voie Sacrée. Elle était emprunté par les initiés pour arriver à Éleusis (sanctuaire dédié à Déméter) où ils célébraient les Mystères Éleusiniens.
La Porte Sacrée fut construite selon les mêmes principes que le Dipylon. Une porte avec deux tours carrées et cour intérieure. Elle abritait dans sa construction le lit de la rivière de l’Éridanos. Au VIème s.ap.J.C., sous Justinien, le lit de la rivière fut remblayé.
Le Pompéion
Entre les deux portes principales, le Dipylon et la Porte Sacrée, fut construit au début du IVe s.av.J.C. un édifice public, le Pompéion. Il servait aux préparatifs des processions pour la grande fête des Panathénées. C’est là que l’on gardait les ustensiles sacrés, les « pompéia » et de là partait la grande procession des Panathénées.
Il est dit, que souvent le philosophe Diogène fréquentait ce lieu. Le Pompéion était décoré de fresques représentant Isocrate et les auteurs de comédies et abritait une statue de bronze de Socrate, oeuvre de Lysippe. En cas de besoin, il servait de sillo à blé.
Le cimetière du Céramique Keramikos

Le cimetière s’étendait en dehors du Dipylon et de la Porte Sacrée, tout le long de la Voie Sacrée et du Dromos. Tout l’espace était occupé par des enclos funéraires, des tumuli et des monuments. La Voie Sacrée, qui était la plus ancienne, était bordée de tombes de citoyens Athéniens, de métèques et d’autres Grecs. Pausanias mentionne la Voie Sacrée comme la rue qui suivait la procession des Grands Mystères, jusqu’au sanctuaire de Déméter à Éleusis. Des deux côtés de cette rue, se trouvaient les plus anciens des tombeaux les plus importants.
Au carrefour des deux rues, c’est-à-dire de la Voie Sacrée et de l’Allée des Tombeaux, on verra les vestiges d’un sanctuaire des Tritopatores (Ancêtres), du Ve s.av.J.C..
À environ 100m. de la Porte Sacrée, débouchait à gauche sur la Voie Sacrée, l’Allée des Tombeaux, longue de 90m. qui rejoignait la route du Pirée. Elle fut commencée vers 394 av.J.C.. De chaque côté, des enclos renfermaient plusieurs tombes de formes variées: petites chapelles (naïskoi) ornées de frontons et de sculptures, stèles à palmettes, dalles quadrangulaires, sarcophages de briques peints, loutrophores ou lécythes, tombes d’esclaves.

Le « Démosion Séma »
À l’extérieur du Dipylon, la porte principale du mur de fortification d’Athènes, partait ce qu’on appelait le « Dromos » ou simplement « Céramique », c’est-à-dire la rue qui reliait la ville avec le bois du héros Akadémos qui est devenu ensuite l’Académie de Platon. Deux bornes de pierre découvertes en place, prouvent que la rue était large de 39m..
Des citoyens athéniens, ainsi que des guerriers athéniens et leurs alliés qui avaient perdu la vie en combattant pour la cité avaient été enterrés aux frais de l’État, des deux côtés de la rue dans le Céramique extérieur, le « plus beau faubourg d’Athènes » comme écrivait Thucydide. Chaque hiver étaient organisées des cérémonies funèbres officielles et des réunions publiques, comme celles que décrit Thucydide pour les premiers défunts de la guerre du Péloponnèse. C’est à cette occasion que Périclès prononça son discours funèbre, « l’Épitaphe » pour honorer les Athéniens et parler de la gloire de son gouvernement et de sa cité.
Le Musée du Céramique

En sortant du cimetière, on peut visiter le petit musée du Céramique où ont été déposées les plus intéressantes trouvailles de la nécropole, sauf quelques unes exposées au Musée National Archéologique.
Dans les salles du Musée on peut admirer entre autres:
- le Kouros, attribué au sculpteur athénien du Dipylon (580 av.J.C.)
- une stèle funéraire en pierre d’un jeune guerrier (560 av.J.C.)
- un sphinx en marbre, couronnement d’une stèle funéraire (560-550 av.J.C.)
- la stèle funéraire en marbre du jeune athlète Euphéros (420 av.J.C.)
- la stèle funéraire d’Ampharété qui tient dans ses bras son petit fils mort le fils de sa fille (420 av.J.C.)
- le relief funéraire en marbre de Dexiléos (394/393 av.J.C.), mort lors d’une bataille entre Athéniens et Corinthiens (érigé à l’entrée de l’Allée des Tombeaux)
- le monument funéraire de deux soeurs, Démetria et Pamphilé (fin IVe s.av.J.C.
- l’imposant taureau en marbre de l’enclos funéraire de Dionysios du dème de Kollytos (345-335 av.J.C.)
- des amphores funéraires, des loutrophores e.t.c..
- La stèle funéraire d’Hégésô de Proxénos (une copie) datant de la fin du Ve s.
- La tête en marbre du Dipylon (une copie), magnifique exemple de l’art archaïque attique (610 av.J.C.).
Visites du quartier de la céramique
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Mania F.