Catholiques et orthodoxes : ce sont toutes deux des Eglises chrétienne, mais au fond quelles sont les différences? Pourquoi les deux églises se sont-elles séparées ? Qu’est-ce que cela implique pour la pratique de la religion ? Voici les questions auxquelles nous essaierons de répondre dans cet article.
Avant notre mariage, mon futur mari français et moi-même, avons rencontré le pope qui allait célébrer la noce a Athènes. A notre question si le fait d’être issus de deux familles chrétiennes différentes posait problème à la célébration du mariage, celui-ci nous a regardé gravement et annoncé : « nous, les orthodoxes sommes cousins germains avec les catholiques ». Ouf !
Catholiques et orthodoxes, tous issus de la grande famille chrétienne
Commençons par une petite leçon de grec ! Orthodoxie est un mot composé de « orthos » (juste, droit) et « doxa » (croyance). Donc l’orthodoxie serait la croyance juste, celle qui est la plus proche aux doctrines originelles du christianisme. Catholique, mot grec également, signifie « universel ». C’était une façon de couper court aux nombreux débats théologiques, voire aux hérésies qui ont perturbé le dogme dès les premiers siècles de la chrétienté.
Les points communs entre catholiques et orthodoxes
Par ailleurs les deux églises, tout comme les protestants, font partie de la même grande famille religieuse, du christianisme. Les principes de bases sont les mêmes : un seul Dieu composé de trois unités, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Jésus, son seul fils, incarné par Marie, est Dieu et homme à la fois. Sa mort sur la croix et sa résurrection a apporté le salut des hommes, la rédemption. Le Credo, symbole de la foi, exprime les vérités admises par les chrétiens. Les sacrements (baptême, mariage, communion, etc) marquent et confirment l’attachement des fidèles à leur religion. La Bible, composée de l’Ancien et du Nouveau Testament (les Evangiles) est le livre de référence.
Pourquoi l’église chrétienne s’est-elle divisée ?
Le christianisme s’impose et efface les religions antiques
Avec l’édit de Milan en 313, l’empereur Constantin, le même qui a transféré la capitale de l’empire romain de Rome à Constantinople, accorde à ses sujets le droit d’adorer le dieu de leur choix. Ceci a comme effet la fin de la persécution des chrétiens et l’expansion de la nouvelle religion à travers l’empire. Constantin lui-même est baptisé vers la fin de sa vie. Petit à petit les chrétiens dominent le continent européen, convertissant les « barbares » qui y arrivent et effaçant les traces des religions antiques.
Le schisme des Eglises catholique et orthodoxe
A la fin du 4e siècle, l’empire romain se divise en empire oriental et occidental. Cette division marque le début d’un éloignement culturel et religieux des deux parties. L’empire oriental, devenu empire byzantin, se tourne progressivement vers l’est, où se trouvent les provinces les plus prospères mais aussi les plus menacées par les guerres et les hérésies. Il adopte le grec comme langue des messes. Mais Rome veut conserver son titre de capitale du monde chrétien. Les papes, chefs religieux de l’empire occidental, se rapprochent des rois du nord afin d’assurer leur protection. Au fil des siècles et des conciles (assemblées des théoriciens de l’Eglise) le fossé se creuse. En 1054 le schisme, la séparation des deux Eglises, devient effectif. Les croisades et surtout la IVe qui aboutit à la prise de Constantinople en 1204, renforcent l’identité de l’église d’occident et finissent par affirmer le schisme.
Les divergences théologiques
En terme de culte, les différences entre catholiques et orthodoxes sont minimes. Pourtant la séparation des églises s’est appuyée sur ces divergences, dont les principales sont les suivantes :
Le filioque
Il s’agit de la place du Saint-Esprit dans la Trinité. Le Credo, établi lors du concile de Constantinople en 381, évoque que le Saint-Esprit procède (provient) du Père mais plus tard, des évêques occidentaux rajoutent à cette formulation le nom du fls. En latin on parle du Saint-Esprit « qui ex Patre Filioque procedit ».
Cela veut dire que chez les orthodoxes, le Père est à l’origine du Fils parce qu’il l’a engendré et du Saint-Esprit qui procède de lui. Vous n’avez rien compris ? Eh bien, nous non plus ! Pour simplifier, nous pouvons dire que le « filioque » des catholiques renforce le rôle du Fils.
La primauté du Pape chez les catholiques
Selon l’Evangile, Jésus a dit à Saint-Pierre « Pierre, tu es la pierre sur laquelle je bâtirai mon Eglise ». Or, pour l’église d’Occident, le pontife de Rome est considéré comme successeur de Saint-Pierre et héritier de sa primauté.
Ainsi, le pape de Rome aurait une primauté juridique mais aussi morale et doctrinale sur les autres églises. Ce qui relègue le patriarche de Constantinople au deuxième rang. L’infaillible du pape, issue du principe de la primauté, a été proclamée au XIXe siècle.
L’immaculée conception
Il s’agit d’un débat datant des premiers siècles du christianisme mais que l’église d’Occident reconnaît officiellement seulement au XIXe siècle.
- Selon les catholiques, Marie, la mère de Jésus, serait née pure, exempte du péché originel.
- Selon les orthodoxes, c’est le sacrifice de Jésus sur la croix qui a donné aux humains la possibilité de se laver du péché originel.
- Par ailleurs, la troisième et plus récente grande famille du christianisme, les protestants, ne reconnait pas l’immaculée conception de Marie.
Traditions et rites, différences entre catholiques et orthodoxes
Si au niveau théologique les deux églises sont très proches, les différences entre catholiques et orthodoxes sont plus claires pour ce qui concerne les rituels et les pratiques religieuses.
Le signe de croix différents chez les catholiques et les orthodoxes :
Les orthodoxes se signent avec le pouce, l’index et le majeur réunis. Le sens est aussi différent : en haut, en bas, à droite et enfin à gauche.
L’eucharistie :
Pas d’hostie chez les orthodoxes. On communie avec des petits morceaux de pain au levain, dans un calice plein de vin doux. Donc, pendant la communion, le corps et le sang du Christ est offert aux fidèles.
Le baptême :
Le bébé n’est pas simplement aspergé d’eau lors du baptême orthodoxe. Il est immergé trois fois dans un baptistère plein d’eau bénite par le pope.
L’art des églises :
Les icônes sont vénérées par les orthodoxes, d’ailleurs les églises en sont pleines, selon des codes bien précis. En revanche, les sculptures ne sont pas présentes.
Le célibat des prêtres :
Une des différences entre catholiques et orthodoxes consiste au mariage des prêtres. En effet, les popes grecs peuvent se marier et avoir des enfants. Mais il faut que leur mariage ait lieu avant leur ordination. Aussi, les prêtres mariés ne peuvent pas accéder aux hautes fonctions de l’Eglise.
L’indépendance des Eglises :
Les Eglises orthodoxes du monde sont « autocéphales », c’est à dire indépendantes. Elles sont présidées par un Patriarche et dirigées par un synode. Le patriarche de Constantinople est appelé Patriarche Œcuménique, mais ce n’est qu’un titre honorifique, chaque église étant autonome sur le plan juridique et spirituel.
La date de Pâques est différente entre catholiques et orthodoxes :
Le calendrier actuel, dit grégorien, est respecté par la plupart des orthodoxes grecs. Une toute petite partie suit néanmoins l’ancien calendrier de Jules César et célèbre les fêtes 13 jours plus tard. Mais pour l’Eglise grecque, seule la fête de Pâques est calculée selon cet ancien calendrier césarien, ce qui explique que la Pâque orthodoxe et catholique ne coïncident pas toujours.
Evi S.
Nerriyen
Bonjour Sylvie
Votre article est très intéressant. Néanmoins, il y a une erreur en ce qui concerne l’immaculé conception chez les protestants (c’est ma religion de Baptême et de confirmation) : ils croient en la virginité de Marie.
En revanche il n’y a pas de saint chez les protestants aussi Marie est bien la mère du fils de Dieu, elle est bien vierge, tel que c’est écrit dans la bible, mais elle est n’est pas une sainte.
Les protestants ont un seul livre la bible donc ce qui y est écrit fait partie de leur dogme.
Sylvie Panayotou
Bonjour, Merci pour vos articles qui sont toujours très intéressant. Sylvie
sophie
merci Sylvie
De Coster François
Les prêtres orthodoxes ne peuvent pas se marier, ils peuvent être mariés avant leur ordination, ce qui est bien différent !
sophie
Merci pour cette précision, nous l’avons effectivement bien indiqué dans l’article.
sylvie Burdin
passionnant parfait résumé qui donne l’essentiel
sophie
merci
Pierre Dawenson
Merci pour votre article. Il m’a beaucoup aidé
Jacques
Merci pour ces éclaircissements !
sophie
au plaisir
Daniel Maillet
Merci pour vos infos
Daniel de Plomari Lesbos
sophie
merci
Marc
Génial cet article. Je suis né catholique et je n’ai jamais été pratiquant. Pourtant, lorsque je suis en Grèce, je me sens plus proche des orthodoxes.
sophie
Merci Marc
Anna Marchal
Beaucoup d’approximations et d’erreurs.
sophie
N’hésitez pas à nous les indiquer afin que nous fassions les modifications nécessaires. Merci Sophie
Bernard L’Hermite
Bonjour,
C’est un peut court Anna comme remarque.
De dire qu’il y a des erreurs, cela est sûrement exacte, mais pour les néophytes, il serait beaucoup mieux de dire lesquelles et surtout pourquoi.
Merci Anna, d’éclairer notre lanterne.