A l’occasion de la sortie de son premier roman, « A quatre mains », Myriam Elice-Mitakos nous a fait le plaisir de répondre à nos questions.
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Myriam, vous et l’écriture, c’est une longue histoire ?
L’arrivée à Athènes, pour suivre mon amoureux qui depuis est devenu mon mari et le père de nos deux enfants, a modifié le parcours tout tracé que me réservait la France. Au pays d’Homère, il m’a fallu enterrer mes diplômes et rebondir.
Aujourd’hui, au regard de mon parcours, je souris. Et je me demande comment ai-je pu accomplir autant d’activités variées, avec un enthousiasme aussi opiniâtre. Pendant ces années où je multipliais les expériences professionnelles, une constante était présente : l’écriture. Je n’ai aucune formation de journaliste. Je suis juriste de formation. J’ai donc timidement et ponctuellement prêté ma plume à tout support papier présent en Grèce, désireux d’un article sur une boutique, sur la culture autochtone…
Puis je me suis régalée à écrire des portraits de personnalités vivant en Grèce et cette pratique plus littéraire m’a enchantée. Mais ce qui a marqué le basculement vers un autre type d’écriture, c’est ma rencontre providentielle avec Nicole Touron alors animatrice d’ateliers d’écriture à Athènes. A ce moment là, a eu lieu la résurrection de mes cahiers d’enfant noircis de mes histoires, et celle de mon riche imaginaire. C’est d’ailleurs grâce à cette personne que j’anime aujourd’hui des Ateliers d’Ecriture Créative à l’Institut Français de Grèce, habitée par une envie irrésistible de transmettre ma passion de l’écriture et le désir maïeutique de faire naître une vocation.
Comment est née l’idée de ce roman ?
L’écriture fait partie de moi, elle me permet de dompter l’exubérance de ma pensée et d’apaiser ma grande sensibilité. Je crois que j’ai toujours eu un carnet à portée de main. Il y a quelques années, j’avais commencé des livres que j’ai abandonnés. Des livres trop centrés sur moi, de bien médiocres autofictions. Consciente de cette impossibilité à écrire le roman, je m’étais alors contentée de rédiger des papiers pour des revues et magazines. En 2011, la crise s’installe et m’oblige à fermer mon entreprise. En 2011 toujours, les amis avec lesquels je pensais vieillir quittent le pays pour un emploi ailleurs… Et là, aux côtés de mon mari, face à la mer, j’ai prononcé cette phrase qui a scellé mon destin. « Et si j’écrivais un livre… ». Voilà le déclencheur de cette aventure romanesque. Une phrase comme une promesse à moi-même.
Le contexte de ce roman s’est imposé avec évidence, ce serait mes deux pays et mon île cycladique : Tinos. La mort de ma grand-mère et la crise que traversait une amie, m’amenant à me questionner, en furent le prétexte. Mon imagination et l’envie d’écrire firent le reste.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?
C’est l’histoire d’une jeune femme, Yolaine, qui souffre d’un handicap dont elle ne se préoccupe pas. Un trou de mémoire gigantesque aux alentours de l’assassinat de son père. Elle a construit sa vie avec. En s’en accommodant comme elle le fait d’ailleurs avec tout, se convaincant qu’elle est heureuse. L’annonce de la maladie incurable de sa mère va bouleverser sa vie et l’amener à porter un regard nouveau sur son existence. Mais cela va surtout lui permettre de revoir sa sœur Armelle, absente de sa vie depuis cinq ans… Cette sœur, que sa mère, pour des raisons obscures, lui interdisait d’aimer. Au fil des chapitres, un lourd secret de famille transparaît. Face à la mer immense, à Tinos en Grèce, Yolaine va petit à petit se réapproprier sa vie.
Il s’agit d’un roman choral. Il pointe la complexité de l’âme humaine et des rapports familiaux soumis à l’omerta du non-dit. Et montre la puissance des secrets qui guide la destinée des individus en générant souvent des conflits regrettables.
Un livre à s’offrir ou à offrir
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Vous pouvez également le commander chez votre libraire habituel.
Si vous habitez Athènes, vous trouverez le roman de Myriam Elice-Mitakos dans les librairies françaises To Lexikopoleio, Le Livre Ouvert et Mille-feuilles.
Bonne lecture !
