1821 - 2021 : le bicentenaire de la révolution grecque

Bicentenaire de la révolution grecque
Image par danimeili de Pixabay

1821 – 2021 : 200 ans de Grèce ! Et oui, il y a quelques années, on fêtait juste le bicentenaire de la révolution grecque !

La Grèce est l’un des rares pays au monde à posséder deux fêtes nationales :

La date du 25 mars revêt également un caractère religieux car c’est aussi la célébration de l’Annonciation à la Mère de Dieu.

Le 25 mars est donc la date qui marque le déclenchement de l’insurrection du pays (1821-1830) contre l’Empire Ottoman et qui a conduit à l’indépendance de la Grèce. Une longue et sanglante guerre d’indépendance menée par les Grecs avec le soutien précieux des occidentaux (France, Royaume-Uni, Russie).

L’année 2021 a été marquée par le bicentenaire de la révolution grecque, revenons 200 ans plus tôt…

Un événement fondateur de l’identité nationale

Après la chute de l’empire byzantin et la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs, les Grecs vivent sous l’autorité du sultan Ottoman.

En 1789, sous l’emprise des idées de la Révolution française, la Grèce aspire aussi à son indépendance. L’insurrection décisive est donc déclenchée par l’archevêque Germanos de Patras dans le Péloponnèse. Il s’ensuit une très dure guerre qui est d’abord favorable aux Grecs.

Un congrès des députés grecs, réuni à Épidaure, proclame l’indépendance unilatérale de la Grèce dès le 12 janvier 1822. Mais les insurgés ne tardent pas à s’affaiblir et les Turcs reprennent l’offensive dès le mois suivant.
Ils massacrent la population de l’île de Scio, ce qui suscite l’indignation de l’opinion occidentale. Les gouvernements européens n’interviennent pas pour autant, mais de nombreux européens s’engagent comme volontaires aux côtés des insurgés grecs.

Bicentenaire de la révolution grecque
Eugène Delacroix, Scène des massacres de Scio – Domaine public via Wikimedia Commons

Le rôle précieux des Philhellènes, ces amoureux de la Grèce

Philhellène vient de φίλος (filos) en grec (« ami ») + ελληνικός (« hellénique »). En Occident et en France en particulier, des comités de philhellènes se multiplient, appelant les gouvernements à intervenir aux côtés des Grecs contre les Turcs.

Parmi eux, nombre de français (Hector Berlioz, Victor Hugo, Eugène Delacroix,…) se sont engagés aux côtés des grecs, à travers leurs œuvres ou leurs actions. Leurs contributions ont été déterminantes dans la naissance de la Grèce moderne.

« Depuis assez longtemps, les peuples disaient : « Grèce !
Grèce ! Grèce ! Tu meurs. Pauvre peuple en détresse,
A l’horizon en feu, chaque jour tu décrois.
En vain, pour te sauver, patrie illustre et chère,
Nous réveillons le prêtre endormi dans sa chaire,
En vain nous mendions une armée à nos rois. »

Victor Hugo

Finalement, les Occidentaux envoient une flotte conjointe vers le Péloponnèse. Il ne doit s’agir que d’une démonstration de force mais, dans le golfe de Navarin, celle-ci va dégénérer en bataille navale. La flotte turco-égyptienne est détruite.

Enfin l’indépendance !

Le sultan Mahmoud II se résigne à signer un traité à Andrinople, le 14 septembre 1829, par lequel il reconnaît à la Grèce une très large autonomie. Le 3 février 1830, à Londres, il reconnait l’indépendance pleine et entière d’une partie de la Grèce historique (Péloponnèse, la région d’Athènes et les îles Cyclades). Pour les habitants de cette petite Grèce, c’en est fini de quatre siècles d’occupation ottomane.

Bicentenaire de la révolution grecque
Le serment à Aghia lavra, Theodoros P. Vryzakis (1865) commémore le soulèvement du 25 mars 1821. Domaine Public via Wikimedia Commons

Article écrit par Elodie H.

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