Korai 4, mémorial des années 1941-1944 est situé en plein centre d’Athènes. Ce lieu de mémoire nous rappelle les périodes sombres de l’occupation allemande qui fait aussi partie de l’Histoire en Grèce. Il s’agit en effet d’une ancienne prison souterraine située au numéro 4 de la rue Korai, au niveau du métro Panepistimio. Cet ensemble de pièces et tunnels en sous-sol servaient de lieu de détention pendant la période de l’occupation allemande (1941-1944). Aujourd’hui, ces espaces reconvertis en un musée mémorial sont ouverts au public. Korai 4, mémorial 1941-1944 de l’occupation nazie à Athènes est un lieu marquant et terriblement émouvant. Mais qui mérite d’être vu. Pour ne jamais oublier.
L’occupation allemande à Athènes et l’utilisation détournée d’un abri antiaérien
Pendant la seconde guerre mondiale, les troupes allemandes ont envahi Athènes le 27 avril 1941. Le drapeau nazi a alors été érigé sur le rocher de l’Acropole. Il a flotté au-dessus d’Athènes jusqu’au 12 octobre 1944, date à laquelle les forces d’occupation allemandes se sont retirées.
Dès le début de l’occupation allemande, les locaux de la compagnie d’assurance « Ethniki », situés au numéro 4 de la rue Korai, ont été réquisitionnés. Ils abritaient alors diverses agences militaires allemandes ainsi que la Kommandatur. Cet immeuble achevé en 1938 était à l’époque flambant neuf et à la pointe de la technologie (chauffage central, ascenseurs, etc). Les architectes avaient même prévu un abri antiaérien au sous-sol afin que les employés de la compagnie d’assurance puissent s’y réfugier en cas d’attaque.
Une prison nazie à Athènes
Même à l’heure actuelle, nous ne savons que très peu de choses sur l’utilisation de ce bâtiment pendant la période de l’occupation, mis à part le fait que l’abri antiaérien souterrain a été converti en centre de détention. Cet espace se trouvant à six mètres sous terre, cela permettait un isolement complet des détenus bien que les locaux se trouvent en plein centre-ville d’Athènes. Les deux sous-sols étaient équipés de lourdes portes blindées à chaque point d’accès et les fenêtres étaient protégées par doubles vantaux en béton, les sous-sols étant initialement destinés à servir d’abri.
Drapeau nazi et objets ayant appartenu aux prisonniers
D’entrée, on est mis dans «l’ambiance». De lourdes portes blindées d’une couleur jaunâtre. Des murs gris. Une atmosphère pesante.
La visite commence au premier sous-sol, par une pièce qui abrite le grand drapeau nazi qui flottait à l’époque à l’entrée de l’immeuble.
On y voit également, dans des vitrines, des objets ayant appartenu aux prisonniers. Biens personnels ou utilitaires de la vie quotidienne, notes, lettres, pages de journaux allemands. Tous ces objets ont été découverts au cours de travaux de rénovation du bâtiment.
La visite se poursuit dans les pièces suivantes. Des salles aux murs gris sur lesquels on voit encore des dessins et messages laissés par les détenus. Il s’en dégage une sensation glaçante.
Les murs parlent
Le deuxième sous-sol est quant à lui constitué d’obscures pièces aux murs gris couverts de graffitis réalisés par les détenus.
La couche de peinture de 1944 est encore de façon intacte. Elle laisse apparaître un ensemble très dense d’écrits : noms, dates, messages, figures grecques traditionnelles, portraits, scènes de guerre, etc. On distingue aussi sur le plafond et les portes en fer des notes écrites au crayon. C’est extrêmement prenant et émouvant.
Dans la pièce du milieu (chambre n°5), il est intéressant de noter la variété des langues présentes sur les murs (grec, italien, allemand, etc.).
Enfin, la dernière chambre servait à la détention des femmes. On dénombre un grand nombre de noms, dessins et signatures féminines qui accompagnent les messages sur les murs et les portes.
Devoir de mémoire
Malgré les réquisitions successives, le bâtiment n’a jamais cessé d’appartenir à la compagnie d’assurance Ethniki. Elle a entrepris des travaux de rénovation importants. Puis elle a ouvert les portes du bâtiment au public, transformant cette ancienne prison nazie à Athènes en un lieu de mémoire.
Pour tous, (grands enfants, adolescents et adultes), cette visite se révèle plus parlante que de longs discours. Les heures sombres du passé deviennent alors tristement concrètes.
Bref, on termine la visite la boule au ventre. En se disant qu’il est important de ne jamais oublier.
Laure M.
Informations pratiques
Adresse : Korai 4, Athènes – Google Maps
Le Mémorial 1941-1944 du Korai 4 se trouve au niveau du métro Panepistimio (Ligne 2-rouge).
Ouvert du mardi au samedi de 9h à 14h. Fermé le dimanche et le lundi.
L’entrée au mémorial est gratuite.
Attention toutefois aux personnes claustrophobes qui peuvent se sentir oppressées dans ce lieu en sous-sol et sans fenêtre.
Contact : Tel +30 210 3243 581 / Mail : info@korai4.gr / Page Facebook
Catherine
Il est important de conserver ce lieu qui fait front à la barbarie. La visite est très impressionnante et émouvante …
sophie
merci