Me promenant dans une des grandes artères d’Athènes, je tombe sur un mur coloré en plein changement et ce pour mon plus grand plaisir. Il y a une nacelle et des couleurs : c’est une nouvelle fresque street-art pour Athènes ! C’est Atek, le street-artiste grec du nom de Giorgos Skourlis. Très intriguée, je m’approche et j’essaie de comprendre. Heureusement, c’était le temps de pause de l’artiste qui redescend à terre. En pleine création, il a très gentiment accepté de répondre à quelques-unes de mes questions.
INTERVIEW D’UN STREET ARTISTE : ATEK GIORGOS SKOURLIS
Peinturluré de partout, son esprit est encore dans les hauteurs avec son œuvre. Il me demande d’où je viens. Je lui décris le site de Vivre Athènes et son œil s’illumine :
- « J’ai participé à un festival à Grenoble et j’ai proposé mes œuvres dans une galerie à Paris »
Combien de temps allez-vous consacrer à cette grande fresque ?
- Je pense que cela va durer un peu plus d’un mois, je travaille tôt le matin jusqu’en début d’après-midi.
Avez-vous préparé longtemps à l’avance la composition pour cette grande façade ?
- Oui et non, je prépare l’expression artistique du thème, je pense aux couleurs, à la composition en fonction des contraintes techniques. Je me laisse une marge de rendu concernant « le toucher »
Oui, à ce propos, j’avoue qu’à ce stade de l’œuvre, il m’est difficile de saisir le sujet…pouvez-vous m’en dire plus ?
- En fait, il s’agit de l’identité sexuelle et à travers cette question de l’identité sexuelle, se joue aussi la question de l’égalité des femmes dans la société et du positionnement de chacun.
Voilà, un immense merci à cet artiste très doué, tout en humilité, tout en simplicité.
En quoi cet œuvre est-elle admirable ?
Le sujet est délicat et il est justement traité avec délicatesse. Sans aucune provocation et beaucoup de suggestions, ce street art nous invite à la réflexion. Il est vrai qu’avec le sujet de l’identité sexuelle, « on est sur un fil » d’où ces personnages féminins, en arrière-plan, comme des archétypes funambules…
De même, la hauteur de la fresque exige des connaissances très particulières au street art et en perspective. Pour résumer, sur de telles surfaces, pour que tout paraisse proportionné, rien n’est proportionné.
Personnellement, j’ai été très sensible à cette patte « postimpressionniste » qui donne un côté « pixelisé » tout en rendant hommage à ces peintres révolutionnaires du début du siècle dernier, il est très moderne. Évoluer dans la tradition, c’est sans doute plus compliqué que de créer… De plus, le sens des couleurs est indéniable et renforce ainsi le regard de cette jeune fille avec sa posture déterminée, quelque peu virile mais avec une touche de fragilité…
Pour aller plus loin
Vous souhaitez poursuivre cette découverte du street art athénien ? Nous vous proposons des visites guidées…que nous avons particulièrement appréciées.
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Céline P.
