Mystra (Mistra) : histoire et monuments

agia Sofia Mystra (Mistra)
Agia Sofia © Sophie B.

Mystra est indéniablement l’un de nos coups de cœur en Grèce continentale. Située sur les pentes d’une colline à l’Ouest de Sparte, dans le massif du mont Taïgète, la cité byzantine de Mystra (Mistra) est chargée d’histoire, elle impressionne autant par son emplacement que par ses monuments.

Durant presque deux siècles, Mystra fut une cité influente, marquée par une forte dynamique politique, sociale et culturelle. Le site est désormais classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Voici donc quelques repères culturels pour comprendre l’histoire et se repérer sur le site. N’hésitez pas non plus à aller voir tous nos conseils pratiques pour visiter Mystra (Mistra) : durée, horaires, tarifs, précautions, logement, restaurants…

Mystra (Mistra) : un peu d’histoire…

Une forteresse construite par les Francs

kastro forteresse Mystra
La forteresse de Mystra © Sophie B.

L’histoire de Mystra commence d’abord en 1249, sous l’occupation des Francs. Villehardouin II fit bâtir au sommet du rocher une imposante forteresse. Mais dix ans plus tard, il fut fait prisonnier et pour racheter sa liberté, il donna la forteresse de Mystra ainsi que celle de Monemvasia et de Mani à l’empereur Paleologos.

A la recherche de sécurité, les habitants de la Laconie voisine, bâtirent alors des maisons sur les pentes de la colline. La ville (Chora) était ainsi protégée par les remparts de la forteresse. De nouvelles maisons furent ensuite construites en dehors des murs, qui constituèrent bientôt Kato Chora (la ville basse). Elle même fut à son tour protégée par de nouveaux remparts.

Mystra, époque byzantine

Pandanassa Mystra Mistra
Église de Pandanassa © Ed88 [CC BY-SA 3.0]

En 1348, Mystra (Mistra) devint la capitale du despotat de Morée, dont le gouverneur était désigné à vie.

Commença alors une période de prospérité économique et culturelle. Gouvernée par les fils et frères des empereurs byzantins, la ville disposa de moyens importants. A l’époque du despote Thodore, Mystra (Mistra) était la deuxième ville la plus importante de l’empire, juste après Constantinople. Difficile à imaginer, mais ce sont plus de 20000 personnes qui habitaient alors sur la colline.

Grand nom de cette époque, le philosophe Gémiste Pléthon qui attira de nombreux artistes et intellectuels. Ils influencèrent notamment la renaissance italienne. Mais ce fut aussi des personnalités de Serbie et de Constantinople que l’on retrouvait à Mystra. Ces influences artistiques se retrouvent aujourd’hui encore dans les peintures et décorations des églises de Mystra.

Constantin Paleologos (Constantin XI) fut despote de Mystra avant de devenir empereur de l’empire byzantin. Sa mort en 1453 signa la fin de l’empire byzantin et marqua Mystra.

Occupation ottomane

Mystra en 1686
Mystra en 1686 © Vincenzo Coronelli [Public domain]

A sa suite, Demetrios Paléologue fut le dernier despote de Mystra. Il se rendit et donna la ville en 1460 à l’empereur Ottoman Mehmed II.

Mystra (Mistra) n’était plus alors qu’une simple ville de province dans l’immense empire ottoman. Les turques s’installèrent plutôt dans la partie haute de la ville et transformèrent d’ailleurs Sainte Sophie en mosquée. Le pacha quant à lui s’installa dans l’ancien palais du despote.

Dans la ville basse ce fut les grecs qui habitèrent, tandis que de nombreux marchands étrangers s’installèrent également dans les faubourg. Malgré ces changements, la ville continua d’être un centre commercial important, connu pour son commerce de la soie.

La cité prospéra jusqu’en 1770. Mystra (Mistra) contribua activement à la lutte pour l’indépendance de l’État grec de 1822. Mais les Turcs tentèrent de la reprendre violemment, Ibrahim Pacha en 1825 brûla et rasa la cité, conduisant les habitants à abandonner la ville. Ces derniers s’installèrent à Sparte devenue sous l’état grec indépendant, la nouvelle capitale administrative de la région.

Mystra, site archéologique

Totalement abandonnée, la cité est devenue un site archéologique. En 1989, le site est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Depuis 1990, de nombreux travaux de restauration ont lieu sur les églises, palais, maisons et résidences de Mystra.

Les monuments à ne pas manquer sur la colline de Mystra

Quelques informations et conseils pour la visite du site archéologique de Mistras.

La forteresse et les remparts

Colline de Mystra
© Sophie B.

La forteresse de Villehardouin culmine à 620m d’altitude et offre un superbe panorama sur toute la ville. Concernant les remparts, vous les verrez durant toute votre promenade, mais pourrez particulièrement les admirer lors de votre entrée. En effet, les entrées du site utilisent les portes d’origine de la forteresse.

Le palais du Despote

palais du deposte à Mystra Mistra
Palais du Despote à Mystra © Virginie W.

Le palais du Despote ensuite, très bien conservé et restauré. Il est central et sa grande place était au cœur de la vie de la cité. Il est composé de deux ailes et la tour qui abritait les appartements du despote.

Les églises et monastères

Monastère à Mystra dans le Péloponnèse en Grèce
© Virginie W.

Héritages de la période byzantine, les églises et monastères sont emblématiques du site de Mystra. Les églises sont encore en bon état et c’est un plaisir de les découvrir tout au long du chemin. Si vous prenez le temps de les visiter, de merveilleuses fresques s’y cachent. Parmi les plus importantes :

  • Mitropolis d’abord, est un ensemble architectural qui comprend notamment la basilique Agios Dimitrios. A voir absolument, les fresques du 14ème siècle qui ornent la voûte.
  • Le monastère de Peribleptos ensuite est un monastère plaqué contre la roche. La représentation du Christ Pantocrator, entouré de la vierge et des apôtres, est superbe.
  • Le monastère Pantanassas est l’un de mes préférés. Il est encore tenu par des sœurs. C’est un véritable havre de paix où il fait bon se reposer.
  • Vrontochion était le centre culturel de la ville de Mystra. Il abrite deux églises dont Agioi Theodoroi qui possède le dôme octogonal en croix le plus grand de Mystra. Il est également recouvert de peintures.
  • Agia Sofia enfin, dans la ville haute, fut construite par le premier despote de Morée. Elle fut aussi transformée durant l’occupation ottomane en mosquée.

Les maisons et résidences

Malheureusement, ce n’est pas évident de repérer les maisons et résidence parmi les ruines, car elles sont en mauvais état. Néanmoins, vous pourrez tout de même découvrir les maisons Laskaris, Frangopoulos et Palataki qui appartenaient à de grandes familles de Mystra (Mistra).

=> Et aussi dans l’article suivant toutes les informations pratiques : horaires, durée, visite, recommandations, bonnes adresses, où loger, où se restaurer

Sophie B.

3 Commentaires
  • Eric Devaux

    Bonjour
    Merci pour cette page.
    Mystra est un peu magique, surtout début avril dans la brume avec la neige sur le Taygète au loin.
    Nous avons fait la visite avec une jeune guide. Le site étant complexe, cela apporte une plus-value très intéressante pour comprendre le site.
    Bonne visite

  • Iannis

    Kalimera,
    Ianis de Paros. Je termine un livre sur notre voyage de septembre dernier dans la Laconie et le Magne. On oublie une semaine notre île. La Grèce est tellement belle, et variée. Et puis le Magne reste vraiment authentique ce qui nous change de Paros qui vire mal.
    Tout cela pour vous dire que votre topo sur Mystra est très bien, simple, clair, allant à l’essentiel.
    Je partage vitre goût pour le couvent de la Pantanassa.
    Juste ajouter qu’on peut facilement aller le matin de Githio à Mystra, Ce n’est pas long. Car Sparte c’est pas terrible.
    To kimona s’en va doucement, mon fils me dit qu’il pleut sur l’île mais bientôt ce sera la Pâque grecque. Filakia Merci Sophia.

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